[Broken Beat] Moonstarr was Here

Moonstarr est un DJ Canadien originaire de Toronto mais il est installé a Montréal depuis quelques temps.

Moonstarr : Detroit – Live à Strasbourg – 2004

D’ailleurs sur le disque que j’avais trouvé à la Bibliothèque, on le voyait en hockeyeur sur glace avec la feuille d’érable, et le contraste entre cette première image qui m’est restée et son aspect urbain moins rembourré me fait toujours sourire intérieurement.

bas-1.jpgOn a déjà pu l’entendre à Strasbourg avec la chanteuses Hip Hop Soul Voice de La Nouvelle Orléans aux superbes harmonies vocales Soul sur tempo lent. Ils avaient été invités par DJ KM3 et TOON à l’Hippocampe, une soirée « Venez en Bas Résilles » dont seul l’amie anglo-saxonne de KM3 avait respecté le « dress code », et l’éclairage de néons ultraviolets m’avait fait croire que toutes les blondes avaient de magnifiques chevelures d’un bleu curaçao lunaire allumées d’étoiles et de paillettes (comme Moonstarr, quoi!) et des dents jaunes fluos ! Voice quant à elle avait été forcée par l’exigüité de la Péniche de ses produire sur l’escalier menant aux toilettes, avec les kakous qui y allaient et essayaient de lui prendre son micro des mains pour faire leur « Yo représente…moi ». Cependant, une fois remonté sur le pont et les filles redevenues blondes sous un éclairage plus neutre, elle en rit de bon coeur d’un rire d’enfant à gorge déployée quand je la plaignis, et m’assura avoir connu bien pire dans sa courte carrière ! J’ai ensuite parlé avec Moonstarr, lui livrant ma déception du fait que les musiques électroniques s’ouvrent si peu aux musiques du monde, au lieu de tenter l’improbable mix des vocaux esquimaux glaciaires hinuits et de la Salsa la plus brûlante. Il m’assura que certains essayaient, mais étaient trop méconnus.

climax.jpgSa page Myspace montre quelques-unes de ses propres tentatives en la matière :
-« Broken Bossa Instru » alliant la guitare bègue Bossa à des vocaux à la « Crickets sing Ana Maria » de Marcos Valle ou « Brazil 66 » de Sergio Mendès au piano, Beats Broken et claviers.
-« Clappy » rassemble des vocaux hip hop, un piano agilement samplé et des chants pygmées à la « Watermelon Man » d’Herbie Hancock période Headhunters coupe Jackson 5. De la la jungle d’Afrique à la jungle urbaine,en quelque sorte.
-« Gureilla Hustlin‘ » est un titre avec Voice où, après un début « Broken’ Hip Hop », la voix s’étire féline sur des percus batucada Brazil colorées d’un synthé puis d’une flute criée à la Hermeto Paschoal.

Voice : « Guerilla Hustlin' » Live à l’Hotel 3.14 – Cannes – 2007

soul_rabbi.jpgEn arrivant hier soir (Vendredi 30 mai 2008) au Baobab entendre Soul Rabbi (DJ Funk allemand), ateliers d’artistes à architecture escamotable où je m’étais rendu déjà en décembre au prix d’une marche de deux heures, payée à l’arrivée d’intéressantes rencontres pour une soirée Techno Boum Boum, et même Miss Peggy, ange électronique d’une humanité rare. Cette fois, le lieu était réduit à une pièce et le sol orné de moquettes 70ies qui donnaient l’impression pendant les instrus Groovantes d’orgues et de cuivres Blue Note d’être en plein Swingin’ London par leur Velvet Underground.

Je ne m’attendais pas y retrouver Moonstarr, de passage entre deux dates dans la région. La lune étant rousse et décroissante d’un clin d’oeil fauve, encore moins à ce qu’il se souvienne de moi. Nous avons discuté au-dehors, le son étant trop fort à l’intérieur, à propos des rapports entre Jazz, Funk et musiques électroniques. Il me parla de la scène de Detroit et d’Underground Resistance, et de Mike Banks à propos desquels j’avais lu dans « Electrochoc » de Laurent Garnier au chapitre « Detroit » des pages assez émouvantes pour me rendre leurs noms mythiques sans jamais les avoir entendus.

Galaxy 2 Galaxy – Hi-Tech Jazz (Live)

Garnier parlait avec émotion du musée « Motown » où furent enregistrés les chefs d’oeuvres de Marvin Gaye, Stevie Wonder ou des Jackson 5, avant de se perdre à Los Angeles, des cordons
de police empêchant les noirs des cités d’en sortir, d’une fête à l’arrache dans une école primaire où il mixa pour des mamas noires jusqu’à la descente policière, et des quartiers chics auxquels un DJ anglais fit découvrir la musique de leur propre ghetto, et de « Night Of The Jaguar » de Jeff Mills inspiré de rythmiques aztèques dont le pillage par une firme commerciale provoqua l’inondation de ses boites mails par des fans ulcérés.

Jeff Mills – Night of the Jaguar

Je n’ai pas entendu le set de Moonstarr s’il en a fait un, préférant me faire ramener rentrer en voiture plutôt qu’à pied. J’ignore quand la lune et les étoiles me permettront de revoir Moonstarr, mais en attendant j’ai cherché sur You Tube les quelques noms qu’il m’a conseillé, qui m’ont inspiré cet article.

Jean-Daniel

Animateur des émissions "Jazzology" ( tous les Jeudis de 21 à 22h) et de "Terres Tribales" (Musiques traditionnelles lundis 11 h 30-12 h 30) sur Radio Judaïca 102.9 FM Strasbourg : Jean Daniel nous parle de musique, celle qu’il apprécie : le Jazz, et sous toutes ses formes, en tous styles.

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1 réponse

  1. adele B dit :

    [Broken Beat] Moonstarr was Here
    Effectivement il ya pas mal de groupes electros qui tentent d allier la musique du monde et la musique electronique mais peu connus…Je peux vous citer un des mes groupes reference en la matiere: SECRET VIBES , groupe ETHNO TRANCE avec de vrais instrumentistes! didgeridoo, flute, pecussions, chant …A decouvrir absolument!!!

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